Le président démissionnaire de la Fifa, Joseph Blatter, et Michel Platini, jusqu’ici favori pour lui succéder, feraient l’objet d’une enquête du comité d’éthique de la Fifa et risqueraient, du coup, une suspension.
Sepp Blatter entraînera-t-il Michel Platini dans sa chute ? Il est encore trop tôt pour le dire. Mais qu’il en est l’intention ou pas, le Suisse n’a de toute évidence pas envie de dérouler le tapis rouge au Français. Depuis la révélation du versement de deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros) à l’actuel président de l’UEFA et candidat déclaré à sa succession à la tête de la Fifa, le chemin menant à Zurich est soudain devenu très escarpé. Ainsi, dans les colonnes du journal suisse Schweiz am Sonntag, le porte-parole du Comité d’éthique de la Fifa, Andreas Bantel, a laissé entendre que des enquêtes internes pourraient avoir été ouvertes sur les deux hommes. «S’il y a un soupçon initial, la chambre d’investigation lance une procédure formelle», a indiqué Bantel, soulignant que les règlements en la matière s’appliquent à toute personnalité du monde du football, «quels que soient son nom ou sa position».
La publication de cette information intervient alors que le scandale de corruption qui a éclaté fin mai dans le monde du football a atteint vendredi le sommet de la Fifa lorsque le ministère public suisse a annoncé que Blatter, 79 ans, était visé par une procédure pénale suisse en qualité de prévenu, soupçonné de «gestion déloyale» et d’«abus de confiance». Une procédure qui a valu à Platini d’être entendu en qualité de témoin au sujet de ce versement, jugé suspect, de deux millions de francs suisses. Le Français s’était ensuite défendu dans un communiqué publié vendredi en assurant que ce versement avait été effectué en rétribution d’«un travail accompli contractuellement pour la Fifa». Toujours est-il qu’en parallèle de cette action de la justice suisse, les deux hommes pourraient se voir suspendus de leur fonction par le Comité d’éthique.